Amour, sexualité et santé mentale

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Au menu de novembre
LE ZOOM :  🧡 & 🍑  : amour, attachement, intimité, rupture ?
LE TEMOIGNAGE : Sexologue et Thérapie de couple, les coulisses 
VU AILLEURS : vivre avec quelqu’un atteint d’un trouble
CHANGER DE REGARD : Orgasme, masturbation & consentement
Amour, sexe et santé mentale : on décortique

Rencontrer son âme soeur, trouver sa moitié, mettre fin à une relation toxique, le mariage et les conventions sociales, définir son orientation sexuelle, être en relation libre, polyamoureux, comment nos relations amoureuses protègent ou mettent en risque notre santé mentale ? Spoiler alerte : votre orientation sexuelle, votre genre ou votre nombre de partenaires n’a rien à voir !
TW : violences sexuelles

Des relations saines, terreau d’un bon équilibre mental

Avec soi, pilier d’une bonne santé mentale
L’amour de soi c’est parfois stigmatisé comme un acte narcissique voire de l’égoïsme. Or, c’est à la base d’une santé mentale épanouie que d’être en capacité de reconnaître sa valeur, de s’encourager, se pardonner, s’écouter, accepter ses imperfections, respecter ses limites. Bref, la connaissance de soi est une des piliers d’une bonne santé mentale alors pas de quoi rougir que de se placer en priorité. Pour démarrer en douceur, il existe des tests de personnalités comme celui-ci de Carl Jung pour identifier ses forces

A plusieurs, l’entourage comme facteur de protection
Le lien social est un besoin vital pour l’être humain. L’outil essentiel d’une relation équilibrée ? Vous l’avez lu et relu, la communication mais allons plus loin. On vous a parlé de la communication non violente en septembre, des chercheurs ont aussi mis à jour qu’il existait 5 langages de l’amour, comme autant de manières de chérir l’Autre tout en parlant efficacement de vos besoins ou attentes. Si les paroles valorisantes sont difficiles à recevoir on vous invite à découvrir cette émission qui souligne l’art de recevoir des compliments, si les services rendus c’est un sujet, découvrez l’émission de France 5 sur la charge mentale.
Des relations malsaines, facteur de risque pour ta santé mentale
Une relation toxique porte atteinte à l’image de soi, à la confiance en soi. Cela peut s’exprimer et se ressentir de différentes manières : manque de respect, intérêt déséquilibré, humiliation, sensation de sens unique ou un comportement physique ou émotionnel dégradant, A noter, le lit, est par définition un lieu de vulnérabilité, et peu donc être la source d’une forte insécurité. Si la communication n’aboutit pas, c’est toujours ok de couper les ponts.Pour se repérer : l’outil du violentomètre

Pour aller plus loin : des indices à piocher dans les théories de l’attachement
Trouver de l’aide face aux violences
Enfin, une santé mentale épanouie, même sans partenaire
Le facteur influent : le choix

Subi, c’est une solitude contrainte
Le cerveau n’aime pas le vide. Aussi le ghosting, la rupture, le deuil sont autant de facteur de risques pour votre santé mentale. A l’inverse, on peut vivre une vie épanouie en parfaite abstinence. La recherche d’un partenaire idéal peut aussi être une période de turbulences, on vous invite à découvrir  l’ouvrage Dating Fatigue et le podcast Le coeur sur la table, pour continuer de vous interroger.

Choisi, c’est une liberté ou une chambre à soi
On vous invite ainsi à sortir des injonctions pour ne prendre en considération que votre bien-être, sans être dépendant d’autrui. L’amour peut être alimenté de plein de sources différentes, amicales ou familiales. Il s’agit ainsi de ne pas confondre temps libre et disponibilité. 
Aller plus loin à propos des identités sexuelles
Idée reçue 1 : Le consentement c’est un acquis
Ou… « quand je refuse, je dois me justifier ». Non.
Non. Est une phrase à part entière. Ce n’est pas un tue-l’amour. Trouvez le moment et l’endroit adéquat pour adresser la question du consentement et son renouvellement. C’est ok que ça prenne du temps et que ce ne soit pas évident.

Techniques à tester : lancer la conversation quand on partage un état d’esprit de curiosité et d’écoute, laisser voir sa vulnérabilité : « j’adore quand tu… mais je suis inconfortable quand… », mettre en place un nom / geste code, quelques idées à piocher

Idée reçue 2 : L’orgasme, c’est un objectif
La recherche de la performance peut l’emporter sur le plaisir et faire ainsi basculer votre santé mentale dans des schémas de frustration. 
Piste à explorer : atteindre les bienfaits chimiques de la jouissance (toutes les hormones en -IN qu’on vous livre plus bas) sans pour autant atteindre l’orgasme en variant les plaisirs. 
Suivre des comptes qui en parlent par ici

Idée reçue 3 : La masturbation est un plaisir solitaire
Au delà de la sécrétion d’endorphine bonne pour la santé mentale, c’est un moyen d’activer la libido et la confiance lorsqu’elle est pratiquée entre partenaires
Comptes à suivre : Jemenbatsleclito Mister ose

Idée reçue 4 : On ne se dispute pas dans une relation saine
Ton partenaire peut dépasser tes limites, ce n’est pas le fond d’une dispute qui créé le danger, c’est la forme. Un conflit peut mettre du temps à se résoudre mais l’éviter c’est prendre le risque de le voir ressurgir bien plus tard.
Pistes à explorer : prendre le temps de manière ritualisée dans un espace neutre pour évoquer ses besoins

Quelques idées d’action à piocher ci-dessous, sans obligation, selon vos envies
Consulter un.e sexologue & réaliser une thérapie de couple, les coulisses
*TW :  violences, vaginisme // les prénoms ont été modifié

Sexologue
« Vous avez peur de devenir une femme, vous êtes frigide » voilà les mots d’une psychologue* lors d’une séance dédiée à de l’hypnose que reçoit Romy quand elle demande de l’aide pour surmonter son vaginisme. Une expérience douloureuse qui la fait douter de trouver de l’aide du côté des psychologues pour le moment après un premier essai déjà non concluant.

Romy arrive dans sa vingtaine sans expérience avec partenaire et sans expérience avec pénétration. Devant une première fois « qui ne fonctionne pas du tout », elle a le déclic : « j’ai définitivement un problème. » 

C’est finalement par le biais de sa gynécologue qu’elle trouvera une professionnelle sage-femme avec qui elle entame un suivi pour se réapproprier sa relation à son corps et se libérer car le consentement est là, à chaque acte. Après un temps de discussion sur ce qui allait et n’allait pas, les séances consistent à de la mise en pratique grâce à un dilatateur vaginal. « Ce qui est libérateur d’un point de vue physique, continue d’être limité psychologiquement, je sais que je continue d’avoir besoin d’un travail global, ça viendra« . Romy le souligne, « l’outil magique c’est aussi la parole« , « je ne leur raconte pas le détail mais mes proches savent que je consulte, ça participe à faire que je suis en voie de guérison. » Le conseil qu’elle laisse déposer ici : « faites appel à votre entourage, pour du soutien mais aussi pour trouver des pro de confiance, ça change tout« .

*« D’une très mauvaise psychologue », nous confie Romy & on ne peut qu’être d’accord.

Et si c’est encore compliqué pour vous d’en parler, on vous partage cet annualre de gynécologues féministes.

Thérapie de couple

Ce sujet est si tabou car souvent synonyme d’échec dans l’inconscient collectif que nous n’avons pas eu de témoins directs. Pourtant, sur ce domaine aussi, c’est ok de demander de l’aide.  Nous vous proposons de découvrir un épisode du Podcast Salut ça va ? par Take Care
 
Découvrir les pro recommandé.e.s par la communauté
Vivre avec quelqu’un qui est atteint d’un trouble
Imaginer que chaque matin on se lève avec une bourse de pièces qui représente notre énergie. Une personne atteinte d’un trouble, elle dépense deux à trois fois plus vite ses pièces ou part d’un stock deux ou trois fois plus bas. Cela vous donne une idée des différentes réalités qu’on peut vivre même en partageant un même espace temps.

Dans la peau de l’individu atteint d’un trouble 
C’est souvent une lutte quotidienne que de vivre avec cet handicap invisible : car il altère le quotidien, car il est alimenté par beaucoup de stigmatisation ou de tabous. Nos témoins l’avouent à demi mot : stratégies de fuite / d’évitement / de contrôle. Ce qui peut être de l’ordre de l’évidence peut être vécu comme un effort sur-humain selon la période que l’on traverse : aller au restaurant, faire des repas en nombre, avoir un travail fixe, s’installer ensemble, construire une famille. Cela peut varier d’un jour à l’autre et être particulièrement douloureux à formuler car c’est accepter la mesure de l’impact de la maladie sur le quotidien.

Dans la peau du partenaire 
Il peut se sentir démuni, frustré car impuissant, voire coupable. Quand on est avec quelqu’un atteint d’un trouble psychique, on peut être amené à soutenir l’Autre dans des actions quotidienne, on est alors « Proche Aidant ». Continuer à développer différentes formes d’intimité peut être une piste. Quand la frontière est parfois difficile à tenir pour rester le partenaire de vie ou se protéger soi, des associations comme l’UNAFAM accompagne les familles pour apprendre à trouver des relais.