Relations sociales, amicales, familiales

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LE ZOOM :  Ami.e.s, famille, potes, connaissances, et s’iels étaient les acteurs de ta santé mentale ?
LE TEMOIGNAGE :  Le vécu d’une interne en psychiatrie sur les thérapies systémiques & vivre avec un trac social
VU AILLEURS : cours d’empathie, groupe de parole & thérapie intergénérationnelle
CHANGER DE REGARD : Je suis timide donc introvertie, avoir le poids du monde sur les épaules, mieux vaut être seul.e que mal accompagné.e

Am.i.es, famille, connaissance, les acteurs de notre santé mentale ?
On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille, faire cavalier seul, l’héroïsme dans notre pop culture, invite à se débrouiller seul.e. Or, les confinements ont peut-être permis ce déclic : réaliser notre interdépendance, le besoin de connexion, le lien social. Mais alors, si notre entourage est un pilier de nos existences, ces relations ont quels impacts sur notre santé mentale ?

Nos relations sociales, premier rôle de soutien
C’est le premier facteur de protection, nos proches agissent comme une barrière protectrice, un moyen de retrouver confiance, de prendre du recul, de trouver de l’affection. L’entourage oui donc, mais à condition :qu’il soit soutenant et non toxique, qu’il nous soutienne sans nous juger, qu’il soit présent sans être étouffant, qu’il nous écoute sans se mêler de tout, qu’il ne trahisse pas notre confiancel’autre piège dans lequel ne pas tomber, c’est prendre pour acquis, sa famille ou ses amis. Car oui, les relations même familiales ou amicales s’entretiennent.enfin, un entourage essentiel mais pas omnipotent : il est d’usage de parler d’équilibre entre la vie pro et la vie perso, l’invitation aujourd’hui est de se questionner sur l’équilibre entre soi et les autres, soi et son entourage. Cela interroge souvent notre capacité à dire non, à faire preuve d’assertivité. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut s’entraîner à trouver les mots pour s’affirmer sans blesser


Des relations sociales, des coulisses pas si neutres
TW : anxiété sociale, deuil

Cette interdépendance aux autres peut mettre en péril notre équilibre psychique car par effet ricochet, nous sommes impactés par les événements de vie de nos proches.

Dans le cercle familial, un divorce ou une séparation questionnent le lien, peuvent augmenter l’anxiété. Mais ce n’est pas la seule dimension, des chercheurs de Copenhague ont identifié qu’avoir des enfants étaient un soutien de santé mentale, mais à l’inverse les conflits intrafamiliaux un facteur de risque. 

Dans le cercle large de notre entourage, la disparition, le deuil, l’absence de l’être chéri est une étape identifiée comme l’un des plus grands facteurs de stress. Vous pouvez en parler ici.

Enfin, trouver la balance dans notre lien aux autres peut alimenter l’anxiété. Brené Brown l’explique autour de la recherche d’authenticité, et les frontières qu’on a tou.te.s du mal à trouver. Tout peut partir de soi, en régulant son émotion.
Comment être sincère sans mettre mal à l’aise l’autre ?
Comment dire la vérité sans vexer ?
Comment affirmer son savoir sans être dans l’égo ?
Aller plus loin pour lutter contre le harcèlement à l’école 

Les relations sociales, des scénarios difficiles
TW: violences

Il y a des situations qui génèrent un environnement malsain : les relations toxiques, le mélange des genres entre travail et amitié, entre travail et famille, le harcèlement, en présentiel ou en ligne – qui concerne un enfant sur 10 et est désormais considéré comme un délit pénal, les cas d’inceste. Cela peut entraîner ce que l’on appelle des psychotraumas, et générer des troubles du stress post-traumatique.

Dans tous ces scénarios, il peut être d’autant plus challengeant que d’accepter à renoncer car nos besoins affectifs peuvent mettre à mal notre lucidité. Vous pouvez vous tourner vers votre entourage ou un.e professionnel.le de confiance pour vous accompagner, à en parler, à faire valoir vos droitsCommentonsaime.fr est un service gratuit pour les jeunes. Vous pouvez aussi consulter pour avoir simplement des clés de votre affirmation de soi, inutile d’être dans un scénario traumatisant.

5 pistes pour faire le point : 

La question n’est pas toujours de se demander si c’est agréable mais si le renoncement ne va pas toujours dans le même sens ?
Est-ce que je sur-anticipe par protection ?
Ai-je laissé l’Autre prendre la responsabilité de verbaliser ses besoins avant de me mettre à sa place ?
Serai-je pleinement présent.e à l’autre si j’accepte sans le coeur ?Est-ce que je m’octroie de l’auto-compassion au quotidien ?
Mes petites voix sont-elles dans la douceur ou dans le jugement ?C’est encore trop flou ?

Exemple d’une relation à soi affirmée sans mise en danger de notre relation à l’Autre : Je reste disponible pour qu’on fasse une promenade ce week-end mais ce soir j’ai besoin de me reposer, la semaine a été très chargée.

Exemple d’une relation à soi sacrifiée dans le soin de l’Autre : Je peux passer te voir pour prendre des nouvelles demain soir, après l’anniversaire de mon collègue et avant le dîner avec mes voisins.

Imposer ses limites en période de fêtes

Idée reçue 1 :  Je suis timide donc je suis introverti.e 
En réalité introversion ou extraversion fait état de notre manière de renouveler notre énergie : tu es introverti.e.s si tu te ressources seul.e, tu es extraverti.e si tu te ressources au contact de liens sociaux, et en particulier de son entourage de confiance.

Pour aller plus loin :tu peux écouter le podcast Canapé 6 places de Léna Situationsou encore réaliser le test de personnalité MBTI de Carl Jung


Idée reçue 2 :  Il vaut mieux être seul.e que mal accompagné.e 
Il ne faut pas confondre isolement et solitude. L’isolement social peut mener à des idées noires. Le taux de suicide est aussi plus élevé chez les personnes peu entourée socialement. Petit message spécifique pour les fêtes, gardez en tête que célébrer à plusieurs peut être considéré par d’autres comme une chance même si les difficultés peuvent être intra familiales.

Pistes à garder en tête  :
Une ligne d’écoute spécifique existe pour le suicide : 3114
Des études ont démontré que notre comportement et état d’esprit reflète la somme des 5 personnes que l’on côtoie le plus.

A vous de revoir le paysage social qui vous entoure chaque jour.

Idée reçue 3 : Avoir le poids du monde sur ses épaules

C’est un poids que l’on peut ressentir physiquement, mais c’est aussi un poids symbolique qui peut surtout s’exprimer dans notre inconscient et sans qu’on le sache nous faire agir par effet de répétition ou miroir. On parle d’héritage familial, de transmissions à venir couper entre différentes générations.

Techniques qui existent  : certains praticiens proposent des analyses transgénérationnelles ou de la psychogénéalogie pour se réapproprier son histoire personnelle en analysant son arbre généalogique, ou plus précisément le génosociogramme. A voir comme un outil d’exploration supplémentaire et pas comme une solution unique. Des témoignages et regards de pro par ici


*TW :  anxiété sociale

Le vécu d’une interne en psychiatrie, sur les thérapies systémiques en famille

Manon est interne en psychiatrie et anime le compte @epsy.lone, elle nous partage les coulisses des thérapies systémiques familiales. « La porte d’entrée en thérapie systémique c’est la souffrance d’un individu, en général causé par un trouble diagnostiqué, qui a un impact sur ses proches. Ces thérapies permettent de libérer la parole, soulever des non-dits, améliorer les relations, apporter du sens pour tout le système familial. Par exemple, lorsqu’une personne souffre de troubles du comportement alimentaire, cela peut créer de la désorganisation dans la famille, on ne sait pas comment aider, quelle posture adoptée, la thérapie systémique permet de trouver de nouveaux modes de communication, cela peut aussi être utile lorsqu’un traumatisme est partagé par différents membres de la famille ou encore auprès d’un jeune adulte à la crise d’adolescence mouvementée, pour lui permettre de s’approprier son histoire personnelle en ouvrant par exemple le dialogue sur l’adolescence de ses parents pour s’intégrer dans une histoire familiale plus large. » Concrètement, elle nous a souligné comment ça se déroulait : « Les critères pour que ça fonctionne c’est que toutes les personnes concernées soient volontaires, disponibles et impliquées dans la régularité car cela nécessite plusieurs séances. Tout le monde participe. Il peut être très utile de déclencher des psychothérapies individuelles en parallèle mais ce n’est pas obligatoire et si c’est le cas c’est toujours avec un thérapeute différent. Lors de la séance, chacun des individus doit se sentir à l’aise et écouté, il peut y avoir différents psychologues qui interagissent ou rebondissent. Parfois un deuxième psychologue ou psychiatre est présent derrière une vitre comme observateur actif. » Quand le conseillerait-elle ? « La famille est en première ligne dans les soins en tant qu’aidants, l’entourage est un facteur fort d’implication dans la prise de médicaments par exemple, cela renforce l’autonomie et la compréhension. La présence d’un médiateur permet de protéger des éventuels difficultés qui peuvent survenir si ces discussions sont houleuses à la maison. Lorsqu’une maladie somatique comme le cancer survient on se projette plus sur ce que la personne peut vivre, dans le cas d’un trouble psychique, c’est moins le cas. On parle alors de baisse de l’empathie. Les familles peuvent avoir besoin d’un soutien pour ajuster leur communication et améliorer les relations. »


Quand la découverte de l’anxiété sociale soulage

Lorsque Mia a découvert l’anxiété sociale, elle a pu mettre des mots sur un paradoxe qu’elle avait du mal à s’expliquer jusqu’ici : « aimer voir du monde mais passer parfois dans une phase de mal-être au contact de mon entourage« . En effet, elle a pu mettre à jour que c’est sa personnalité extravertie qui la fait rechercher le contact car le lien social contribue au fait de faire le plein d’énergie mais dans le même temps, le contact peut parfois créer du stress et de l’anxiété « la sur-analyse après des moments collectifs émerge à cause de mon trouble« . Bref « je me suis longtemps crue introvertie et timide, je me découvre finalement extravertie et atteinte d’une anxiété sociale. » Le positif de mettre des mots sur ce maux c’est aussi de « différencier ce qui relève de ma personnalité (rechercher le contact) et ce qui relève d’un trouble sur lequel je vais pouvoir travailler« . Des enseignements qu’elle partagera avec la thérapeute qui l’accompagne, car l’auto-diagnostic ne suffit pas. 


Les places qu’on choisir (ou pas) de prendre en société
Chaque relation influe et engendre des personnages que nous prenons plus ou moins consciemment en société. Cause ou conséquence, s’interroger sur notre masque en société peut éclairer des moyens d’agir pour préserver notre santé mentale.

Une promesse à soi-même, une stratégie liée à la vie en communauté
Ces déterminants peuvent être engendré sur des injonctions entendues ou intégrées enfant. Ces exigences à nous-mêmes ont des implications sur notre manière de développer ou pas de l’empathie à nous-mêmes et/ou aux autres. Nous vous invitons à découvrir la process communication method pour analyser vos relations et les 5 drivers de Taibi Khyler pour avoir un éclairage sur votre source de motivation.

 
Jouer pour apprendre à réguler ses émotions

Des rôles dans les situations de conflits relationnels

Karpman définit en trois rôles distincts la place que l’on peut prendre sur l’échiquier social. L’intérêt de cette lecture est de pouvoir se questionner sur le fait qu’on choisit un rôle ou qu’on le prend en miroir de celui que notre interlocuteur adopte. Une possibilité de prendre du recul sur une situation que de regarder quel personnage on a pu avoir dans une histoire qui crée des noeuds pour nous.

Comme outils de connaissance et d’affirmation de soi, des pistes à explorer :développer ses compétences psychosociales en se formant à la communication non-violente, ou encore à développer son empathiese diriger vers des formats collectifs : cercles, groupe de parole, le yoga du rire, le théâtre ou encore la calinothérapie

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